Milton H. Erickson (1901-1980)

Milton Hyland Erickson, né le 5 décembre 1901 à Aurum et mort le 25 mars 1980 à Phoenix, est un psychiatre et psychologue américain qui a joué un rôle important dans le renouvellement de l'hypnose clinique et a consacré de nombreux travaux à l'hypnose thérapeutique.

Erickson, psychiatre et psychologue américain, a révolutionné l’hypnose, par l’apport  de techniques et de concepts.

Il a inspiré la pratique de l’hypnose, mais aussi la thérapie brève de Palo Alto et la programmation neuro-linguistique.

Daltonien, dyslexique et atteint de poliomyélite, Erickson a expérimenté sur lui-même certains phénomènes, qu’il met plus tard en application dans l’hypnose thérapeutique.

 A 17 ans, il meuble son ennui en étant alité par des jeux d’observation, par lesquels il développe une capacité à percevoir les signes non verbaux émis à la limite du seuil de perception.

Il passe également beaucoup de temps à s’observer et à observer sa sœur qui apprend à marcher, pour tenter de rééduquer son corps:

 « Je ne pouvais même pas dire où se trouvaient mes bras et mes jambes dans mon lit. C’est ainsi que j’ai passé des heures à essayer de localiser ma main, mon pied, ou mes orteils, en guettant la moindre sensation, et je suis devenu particulièrement attentif à ce que sont les mouvements ».

Milton Ericson.

 Après Erickson, l’hypnose thérapeutique a radicalement changé.

Selon ses partisans, ses découvertes ont révolutionné la vision moderne de l’hypnose qui est très éloignée de ce que l’on croyait au début du XXe siècle.

L’hypnose ericksonienne réhabilite après tant d’autres (Léon Chertok, Alfonso Caycedo, François Roustang, etc.) l’hypnose abandonnée par Freud.

Comme les formes traditionnelles de l’hypnose, quoiqu’avec des difficultés méthodologiques particulières, elle permet des recherches scientifiques, notamment avec l’aide des récentes évolutions en imagerie médicale (IRMf et PetScan), qui a pu montrer que l’hypnose est bien un état spécifique.

Dans les années 1980 de nouvelles pratiques thérapeutiques utilisant l’hypnose voient le jour, dont la « Nouvelle Hypnose » (terme inventé par le sexothérapeute Daniel Araoz en 1979), la Programmation neuro-linguistique (PNL) et les thérapies brèves, inspirées en partie des travaux de Milton Erickson.

Les mouvances

Ainsi, chaque école tend à particulariser puis déployer tel aspect de la pratique complexe d’Erickson.

Selon les partisans de la PNL, par exemple, l’accès facilité à l’inconscient permet de mieux comprendre le fonctionnement de l’esprit et ouvre des perspectives thérapeutiques nouvelles.

L’hypnose éricksonnienne connait un développement de plus en plus important en France.

Et ce n’est peut-être pas un hasard si c’est dans ce pays même (après avoir été travaillée par Mesmer, Puységur, Charcot, etc.) qu’elle retrouve un élan et une créativité féconde (cf François Roustang), à la fois ouverte aux innovations (PNL, thérapie brève, TCC, etc.) et refusant les réductions théoriques ou techniques.

En cela, elle reste fidèle à la position d’Erickson qui refusait de faire de la théorie.

Depuis plusieurs années de nombreuses écoles en France proposent des formations à l’hypnose thérapeutique ou médicale, notamment différents instituts Milton Erickson.

Des psychologues, des médecins, des psychothérapeutes se forment à l’hypnose qui fait ainsi petit à petit son entrée dans les hôpitaux, comme au centre hospitalier de Seclin ou à l’hôpital d’instruction des armées Percy (Clamart).

Au CHU de Liège (Belgique), l’hypnose est utilisée pour faire des opérations de chirurgie sans recours à une anesthésie générale. Cependant, cette pratique, comme d’autres techniques thérapeutiques, n’est encadrée d’aucune législation. Aussi il est important de se renseigner sur les compétences professionnelles du thérapeute qui la propose (lieu et durée de formation notamment).

Voici ses principaux apports:

philosophie Ericsonienne.

La thérapie est sur mesure: 

L’observation verbale et non verbale, sans idées préconçues, est primordiale pour travailler sur-mesure car aucune théorie psychologique ne peut, pour Erickson, rendre compte de l’infinie complexité et diversité de l’humain.

Ce qui convient à cette personne dans ce contexte particulier est unique.

La fameuse Ecole de Palo Alto le considère comme le « père de la communication moderne »

L’inconscient de la personne est positif (par opposition à l’inconscient psychanalytique qui met en péril l’équilibre), c’est un réservoir de ressources, de connaissances, d’apprentissages dont le patient ignore l’existence et auquel il doit apprendre à faire confiance:

L’utilisation de la transe peut être considérée comme naturelle.

Quand nous dormons et quand nous sommes éveillés, les cycles de 90 à 120 minutes se terminent par 20 minutes de rêve nocturne, de rêverie diurne, d’absorption dans un souvenir… de façon à permettre à l’organisme de se ressourcer.

L’hypnose permet de créer de façon volontaire cet état de dissociation et devient un outil de reconstitution par lequel accéder à ses propres ressources et solutions dans l’inconscient pour faire face à un problème.

En état d’éveil, ces ressources ne sont pas accessibles.

Notons que la transe Ericksonienne n’est plus somnambulique, elle peut être légère.

Erickson aimait d’ailleurs travailler en hypnose conversationnelle.

Et le mot « inconscient » a une signification très différente de l’inconscient freudien.

L’hypnose est permissive (><hypnose autoritaire):

Ce n’est pas le thérapeute qui détient la solution.

Le patient possède en lui les ressources pour répondre de manière appropriée aux situations qu’il rencontre. Il s’agit par conséquent d’utiliser ses compétences et ses possibilités d’adaptation personnelles.

Il garde son libre-arbitre. Rien ne lui est imposé. Il lui est d’ailleurs possible d’interrompre la transe à tout moment.

L’approche utilisationnelle :

« La première chose à faire en psychothérapie est de ne pas essayer de contraindre l’être humain à modifier sa manière de penser ; il est préférable de créer des situations dans lesquelles l’individu modifiera lui-même volontairement sa façon de penser »

Milton Erickson.

La relation thérapeutique est primordiale.

 Erickson prend tout comme un mouvement vers lui.

 La résistance est une proposition de jeu.

 Tout est utilisé de façon positive pour introduire une relation de jeu, d’interaction, de complicité.

La transe de l’opérateur est un outil Ericksonienne également,

pour capter les signaux subliminaux difficiles,  percevoir quand la rationalité prime:

 « Quand il y a une question cruciale à propos d’un patient et que je ne veux pas passer à côté du moindre détail, j’entre en transe ».

Le rôle du thérapeute doit consister à mettre le patient en condition et à l’accompagner pour découvrir les ressources ignorées, qui vont permettre d’opérer en lui une modification.

Ce rôle ne demande pas de rester entièrement rationnel. Il n’est pas nécessaire ni pour le patient ni pour le thérapeute de comprendre comment les changements se produisent, il est seulement important qu’ils se produisent.

Les élèves et collaborateurs de Milton Erickson ont recueilli des conférences et des notes. Il n’a pas écrit d’ouvrage lui-même mais de nombreux ouvrages lui sont consacrés

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