Magnétisme animal, mesmérisme d’Anton Mesmer (18ème siècle)

Au 18ème siècle, les explications religieuses et mystiques sont abandonnées au profit du magnétisme animal, créé par Anton Mesmer (médecin allemand 1734-1815).

Il est généralement admis que l’histoire de l’hypnose commence au XVIIIe siècle avec le médecin allemand Franz Anton Mesmer et le magnétisme animal, terme qu’il commence à utiliser à partir de 1773, à la suite d’une polémique avec le père jésuite Maximilian Hell à propos de l’utilisation thérapeutique de plaques aimantées inventées par ce dernier.

Mesmer est le premier à avoir « l’ambition de donner une interprétation enfin rationnelle à des phénomènes que l’on peut décrire sous le terme général de « transe » et qui, tels quels, semblent désigner l’irrationnel ou la magie »3. Estimant que la médecine est en retard par rapport à d’autres sciences, Mesmer tente une approche fondamentalement différente de la thérapeutique. .

Il postule l’existence d’un fluide universel, aussi influent que le magnétisme minéral et, comme lui, impossible à saisir par les organes des sens et dont on peut faire une utilisation thérapeutique.

 Le lien entre l’homme et l’univers serait du même ordre que le lien entre les objets aimantés. Toutes les maladies proviennent d’une mauvaise répartition du fluide à l’intérieur du corps humain. Il suffit donc, grâce à un aimant, de drainer le fluide de façon adéquate afin de rééquilibrer la bipolarité humaine.

Mesmer abandonne rapidement l’aimant après avoir constaté qu’il obtient d’aussi bons résultats par le toucher manuel. Il passe ainsi de la théorie du « magnétisme minéral» à celle du «magnétisme animal». Il provoque chez ses patients (en majorité des femmes) des crises convulsives qui entraînent des guérisons.

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Le fluide universel de Franz Anton Mesmer
Gravure représentant un « baquet »

Il s’installe à Paris, en 1778 et développe sa théorie avec des «thérapeutiques de groupe», qui, selon lui, décuplent la puissance du fluide. Dans une pièce close, il réunit, autour d’un baquet rempli d’eau et de limaille de fer magnétisée, un certain nombre de patients.

Chaque patient, placé devant une tige de fer articulée qui sort du baquet, dirige lui-même celle-ci sur les parties malades du corps. Tous sont reliés entre eux par une corde qui permet la circulation du fluide. Pendant ce temps, le praticien impose les mains sur les malades ou les touche à l’aide d’une baguette de fer aimanté.

Lors de traitements collectifs autour de son célèbre « baquet » se manifestent des phénomènes contagieux de « crises magnétiques » au cours desquelles les femmes de la meilleure société perdent leur contrôle, éclatent d’un rire « hystérique », se pâment, sont prises de convulsions… Un témoin décrit une crise en détail :

« La respiration était précipitée ; elle étendait les deux bras derrière le dos en les tordant fortement, et en penchant le corps en devant ; il y a eu un tremblement général de tout le corps ; le claquement de dents est devenu si bruyant qu’il pouvait être entendu du dehors ; elle s’est mordu la main, et assez fort pour que les dents soient restées marquées ».

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