Les valeurs selon Schwartz

 Les valeurs en hypnothérapie

Quand nous pensons à nos valeurs, nous pensons à ce qui nous semble important dans la vie. Chacun de nous accorde des degrés d’importance divers à de nombreuses valeurs (par exemple la réussite, la sécurité, la bienveillance).

Sommaire

Une valeur particulière peut être très importante pour une personne et sans importance pour une autre.

La théorie des valeurs de Schwartz adopte une conception des valeurs qui leur attribue six caractéristiques principales, implicites dans les écrits de nombreux auteurs (Allport (1961) ; Feather (1995) ; Inglehart (1997) ; Kohn (1969) ; Kluckhohn (1951) ; Morris (1956) ; Rokeach (1973) ; Schwartz et Bilsky (1987).)

  • Les valeurs sont associées de manière indissociable aux affects – Lorsque les valeurs sont activées, elles s’imprègnent de sentiments
  • Les valeurs ont trait à des objectifs désirables – «Les valeurs font référence aux objectifs souhaitables qui motivent l’action.»
  • Les valeurs transcendent les actions et les situations spécifiques. L’obéissance et l’honnêteté, par exemple, sont des valeurs qui peuvent être pertinentes au travail ou à l’école, dans la pratique d’un sport, dans les affaires, en politique, au sein de la famille, avec les amis ou les étrangers.
  • Les valeurs servent d’étalon ou de critères. Les valeurs guident la sélection ou l’évaluation des actions, des politiques, des personnes et des événements. Les gens décident de ce qui est bon ou mauvais, justifié ou illégitime, qu’il vaut la peine de faire ou d’éviter, en fonction des conséquences possibles sur leurs valeurs importantes. Mais l’impact des valeurs dans les décisions quotidiennes est rarement conscient. Les valeurs entrent dans la conscience lorsque les actions ou les jugements envisagés ont des implications contradictoires pour différentes valeurs importantes.
  • Les valeurs sont classées par ordre d’importance les unes par rapport aux autres. Les valeurs des individus forment un système ordonné de priorités qui les caractérisent.
  • L’importance relative de multiples valeurs guide l’action. Toute attitude, tout comportement, implique nécessairement plus d’une valeur. Le compromis entre des valeurs pertinentes et concurrentes guide les attitudes et les comportements… Les valeurs influencent l’action lorsqu’elles sont pertinentes dans le contexte (donc susceptibles d’être activées) et importantes pour l’acteur.

En 1992 et 1996 Schwartz montre que :

  • Les contenus de certaines valeurs est universel, en menant une étude transversale sur 65 pays (puis 82 en 2012).
  • Les relations entre ces valeurs sont universelles. La structure des relations entre les valeurs sont soient compatibles et peuvent se renforcer, ou bien elles sont en conflit et peuvent s’invalider.
  • Chaque individu va mettre des priorités différentes dans son système de valeur.

Les relations entre les valeurs sont similaires d’un individu à l’autre.

Deux valeurs qui sont en conflit ou deux valeurs qui sont compatibles le seront pour tout le monde. Les variations interindividuelles (d’un individu à l’autre) se situe dans la hiérarchisation des valeurs.

Il va donc s’agir d’observer les priorités d’une valeur dans un système de valeurs.

Ces valeurs répondent à trois besoins :

  • besoin biologique : le besoin sexuel de l’individu peut par exemple être transformé en valeurs telles que l’intimité ou l’amour ;
  • besoin d’une interaction sociale coordonnée : ce type de besoin peut par exemple être transformé en valeurs telles que l’honnêteté ou l’égalité ;
  • besoin de survie et de bien-être au sein des groupes : ce besoin peut par exemple être formé de valeurs tel que la sécurité nationale ou la paix dans le monde.

La structure des relations de valeur

En plus d’identifier dix valeurs de base, la théorie explique la structure de la dynamique des relations entre elles.

Par exemple, la poursuite des valeurs de réussite entre généralement en conflit avec la bienveillance.

Chercher le succès pour soi tend à entraver les actions visant à améliorer le bien-être des autres. Les valeurs de puissance et d’accomplissement sont généralement compatibles.

Chercher le succès personnel pour soi a tendance à se renforcer par des actions visant à valoriser sa propre position et autorité sur les autres.

Un autre exemple : rechercher la nouveauté et le changement (valeurs de stimulation) est susceptible de saper la préservation des coutumes ancestrales (tradition – valeurs).

En revanche, la poursuite des valeurs traditionnelles va de pair avec la poursuite des valeurs de conformité. Les deux motivent des actions de soumission aux attentes extérieures.

Structure circulaire des valeurs

Bien que la théorie définisse dix grandes valeurs, elle suppose qu’à la base les valeurs forment un continuum en terme de motivations. Ce continuum explique la structure circulaire.

Pour rendre plus claire la nature de ce continuum, je vais préciser les motivations communes à deux valeurs adjacentes:

  • La motivation commune au pouvoir et à la réussite est la recherche de reconnaissance sociale ;
  • La motivation partagée par la réussite et l’hédonisme est de mettre en avant la satisfaction personnelle ;
  • Le point commun entre l’hédonisme et la stimulation est que ces deux valeurs amènent à rechercher des sensations excitantes et des émotions agréables ;
  • La motivation conjointe de la stimulation et de l’autonomie est l’intérêt intrinsèque pour la nouveauté et pour la maîtrise ;
  • La motivation que partagent l’autonomie et l’universalisme est le fait de se fier à son jugement personnel et d’être à l’aise avec la diversité ;
  • L’universalisme et la bienveillance accordent tous deux la priorité aux autres et relèvent tous deux du dépassement des intérêts égoïstes ;
  • La motivation commune à la bienveillance et à la tradition est l’importance accordée au dévouement envers le groupe d’appartenance (l’endogroupe) ;
  • Le point commun entre la bienveillance et la conformité est que ces deux valeurs requièrent un comportement normatif qui facilite les relations avec les proches ;
  • La conformité comme la tradition nécessitent la subordination de l’individu aux attentes imposées par la société ;
  • La motivation partagée par la tradition et la sécurité est de pérenniser les arrangements sociaux qui existent et assurent la sécurité ;
  • Conformité et sécurité mettent toutes deux en avant l’ordre et l’importance de relations harmonieuses ;
  • La sécurité et le pouvoir supposent tous deux que l’on évite ou que l’on jugule les menaces en contrôlant les relations et les ressources.

Schwartz organise les valeurs en 4 grandes tendances :

  • Ouverture au changement,
  • Transcendance de soi (ou décentrage de soi) : le fait de se centrer sur autre chose que soi-même
  • Affirmation de soi (développement de soi)
  • Conservatisme  / conservation

Dynamique des relations entre valeurs

Un premier principe dynamique organise la structure des valeurs : relations de compatibilité et d’antagonisme entre valeurs (valeurs qui interviennent simultanément dans la prise de décision).

Un examen attentif de la structure suggère l’existence d’autres principes dynamiques.

Vous trouverez ainsi régulièrement ce genre de représentation qui actualise les 10 valeurs avec ses sous divisions ainsi que les dynamiques entres valeurs.

Schwartz

Relations entre valeurs et fondements biologiques

La structure des relations entre les dix valeurs peut également avoir des fondements biologiques et génétiques. Les dix valeurs concordent avec les quatre pulsions innées proposées par Lawrence et Nohria.

Vraisemblablement, ces pulsions, au cours de l’évolution, se sont dégagées comme un ensemble de règles pour la prise de décision, et elles sont au cœur de la nature humaine.

Ces quatre pulsions sont :
1) Acquérir : rechercher, prendre, contrôler et conserver les ressources matérielles, les signes de statut social, et les expériences gratifiantes ;
2) Relier : nouer des relations sociales et développer l’engagement mutuel dans des relations d’entraide ;
3) Apprendre : savoir, comprendre, croire, apprécier et appréhender son environnement et soi-même, en exerçant sa curiosité ;
4) Défendre : se défendre soi-même et défendre les réalisations que l’on valorise chaque fois que l’on a l’impression qu’elles sont menacées.

Les pulsions « acquérir » et « relier » entrent souvent en conflit lorsque l’on doit prendre une décision au sujet d’une action, de la même façon que les pulsions « apprendre » et « défendre ».

On constate que chaque valeur de base exprime une pulsion ou une combinaison de deux pulsions. Les valeurs transforment les pulsions en objectifs désirables dont on peut être conscient, et qui peuvent de ce fait être invoqués lorsque l’on prend une décision ou lorsque l’on planifie une action.

Voici les correspondances que l’on peut établir entre valeurs et pulsions :

Bienveillance : relier
Universalisme : relier + apprendre
Autonomie : apprendre
Sécurité : défendre
Conformité : défendre et relier
Hédonisme : (apprendre +) acquérir des expériences gratifiantes
Réussite : acquérir
Tradition : défendre et relier
Stimulation : apprendre (+ acquérir des expériences gratifiantes)
Pouvoir : acquérir + défendre


Quand on établit ces correspondances entre valeurs et pulsions, on le fait en suivant le cercle des valeurs.

Les oppositions entre valeurs correspondent aux oppositions entre pulsions identifiées par Lawrence et Nohria.

Cette correspondance entre valeurs et pulsions laisse penser qu’un fondement inné peut aider à expliquer la quasi-universalité de la structure des valeurs.

Relation entre besoins et valeurs

En observant la pyramide de Maslow et les besoins de Schwartz, on peut faire un parallèle entre les valeurs (comme but motivationnel) et les besoins qui les sous-tendent.

Si on se souvient que les besoins de carences lorsqu’ils sont satisfaits, s’éteignent, en revanche, les besoins de croissance, lorsqu’ils sont satisfaits, continuent de persister.

Nous commençons alors à percevoir qu’une personne désireuse de développer une des valeurs dans la section verte ou jaune, devrait au préalable satisfaire aux besoins qui seraient manquants dans les besoins de carence.

Vous comprenez mieux les raisons pour lesquelles il est souvent (pas toujours) nécessaire de réaliser un travail de fond, et de mettre alors en lumière la nécessité a priori de bien comprendre ses besoins et la façon dont nous y répondons, non ?

la poursuite des valeurs traditionnelles va de pair avec la poursuite des valeurs de conformité.

Les deux motivent des actions de soumission aux attentes extérieures.

c’est pourquoi Schwartz a créé: Le modèle des 10 valeurs et des 19 sous-divisions

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